Je propose d’explorer comment et dans quelle mesure l’infection par le VIH et le sida constituent des facteurs significatifs dans la formation de la subjectivité des personnes infectées. En d’autres termes, comment la subjectivité se construit-elle dans le contexte d’une maladie terminale stigmatisée et discréditée dans la sphère sociale ? Cela m’amène à réfléchir sur la manière dont se forment les discours vrais sur la séropositivité et le sexe sécurisé, ainsi que sur la façon dont notre relation avec nous-mêmes est structurée par ces discours et les effets qu’ils produisent ou les obligations qu’ils imposent. Les derniers travaux de recherche de Michel Foucault sont pertinents ici, car ils se concentrent sur la formation des subjectivités liées au VIH comme expérience de soi-même et des autres, à travers des obligations de vérité et les liens de la véridiction. L’objectif est d’enquêter sur les conditions historiques qui ont permis de façonner le discours sur le sexe sécurisé, et de retracer l’émergence du sujet séropositif.